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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 23:36

 

 

Tahar Bekri:

Poète né en 1951 à Gabès en Tunisie. Vit à Paris depuis 1976. Ecrit en français et en arabe. A publié une vingtaine d'ouvrages ( poésie, essai, livre d'art ). Sa poésie, saluée par la critique, est traduite dans différentes langues (russe, anglais, italien, espagnol, turc, etc.). Elle fait l'objet de travaux universitaires.

Son œuvre, marquée par l'exil et l'errance, évoque des traversées de temps et d'espaces continuellement réinventés. Parole intérieure, elle est enracinée dans la mémoire, en quête d'horizons nouveaux, à la croisée de la tradition et de la modernité. Elle se veut avant tout chant fraternel, terre sans frontières. Tahar Bekri est considéré aujourd'hui comme l'une des voix importantes du Maghreb. Il est actuellement Maître de conférences à l'Université de Paris X-Nanterre.

 

 

Tahar BEKRI

Salam sur GAZA

Dans les bras de la lumière
Et la beauté du monde

En dépit du plomb durci
A la barbe des sanguinaires

Ces flocons de neige
Pour apaiser la terre

Du feu qui lui brûle les lèvres
Pourquoi aimez-vous tant les cendres

Quand la braise nourrit mon cœur
Tendre dans les cours des rivières

Pourquoi détruisez-vous mon limon
Réduit en poussière

Le soleil vous fait-il peur
De voir votre propre ombre

Paris 30 décembre 2008
© Tahar BEKRI

Pour d'autres lectures, voir ce lien:

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 22:30

 

 

Depuis sa cellule, le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik adresse ce texte à Mediapart, alors que son procès doit s'ouvrir le 19 novembre 2009.
 

 

Le Poète et le Tyran

 

Monsieur le Juge,
le prévenu a-t-il droit à une parole licite ?
Comment, alors que vous m’interrompez
exigeant un non ou un oui…
Le droit, je vous le dis, votre Honneur,
Pour nous autres Arabes,
qui sommes Peuple amateur de préliminaires
avant toute réponse !

 

A présent, vous allez m’écouter…
Le marché, la grand-place, le ventre de la ville
grouillent de cette clameur :
La Justice, en mon pays, est inexistante
La Justice passa et s’en fut
La Justice a rejoint le Sein du Seigneur,
qui fit que nul n’est pérenne
fut-il Magnifique ou Tyran

 

Ne vous souciez point de ces mots,
Les gens sont saisis de fièvre délirante
et d’hallucinations
J’ai vu, quant à moi, de mes propres pupilles
ce que la cécité des mécréants ne saurait distinguer,
le fin mot de l’histoire :

 

La justice n’est pas absente,
c’est la cause qui est illusoire,
ou l’accusation, si vous préférez, qui peine à exister
condamnée qu’elle fut à la peine capitale
Nous sommes alors aujourd’hui jugés et condamnés
en manque d’accusation
comme l’Amant est en manque de sa bien-aimée,
Je me consume de désir pour une accusation savoureuse.

 

Monsieur le juge vénérable
scrutez bien avec moi ces fariboles
exercez votre perçant jugement :
L’on m’accuse d’avoir administré une torgnole
à une dame innocente,
de l’avoir gratifiée d’une ruade,
d’avoir tiré sa chevelure de sirène,
griffé ses joues de pomme rouge,
brisé ses côtes de gazelle…
Comment un poète peut-il commettre autant de fautes de goût ?

 

Notre poète disait
“Nous aimons le pays comme nul ne l’aime”
Je réponds en contrepoint,
“J’aime les femmes comme nul ne les aime”

 

A toutes les femmes de la terre et des cieux j’ai chanté :
La foudre a tonné sur les contreforts du Kef
Son écho a atteint les confins des terres de Abid
J’ai cru entendre là le tonnerre de Dieu
c’était en fait le rire de ma bien-aimée

 

A la policière travestie je voudrais dire :
Tu es la bien-aimée, tu es le poème,
mais où se cèle donc la vérité ?
Tu fus dure avec moi,
sans répit ni nuance
J’aurais préféré que tu me taxes d’assassin
ou de voleur de tout ce qui fut thésaurisé durant votre règne
Mais rosser une femme ? Quel désastre !
Où donc se cèle la vérité ?

 

La vérité est que je me suis aventuré
dans les recoins du palais du dragon
Une promenade devenue cauchemar sans issue
La vérité est que c’est une affaire
entre moi et Zaba le Grand,
souverain du pays
Une affaire qui concerne Hallaj le poète et le Tyran
Charlie Chaplin et le Dictateur
Shéhérazade et Shahryar…

 

Dites à mon geôlier de ne pas se fâcher
Je ne suis, quant à moi, pas en colère
l’esprit en paix
non pas parce qu’innocent,
parce que coupable de l’avoir dépouillé
de ses derniers masques et parures
de l’avoir laissé nu comme un nouveau né
en proie aux moqueurs et aux ricanants

 

Ceux qui ne sont point familiers du soleil
sont atteint, à la lumière, de glaucome
Le soleil se lève, alors sauve toi, Vampire !
Buveur de sang !
Fuis ! Fuis ! Et fais ce qu’il te plait
Mes paroles sont libres
comme le souffle de la brise !
Aucune geôle ni aucune cage
ne peut retenir le fugitif qui te parle
de derrière ces barreaux :

 

Quand la récitation servile
sera étouffée par la Bonne Nouvelle
le Jour venu,
tu seras humble et poli…
Carthage, cette tombe lugubre où manque le cadavre…

 

L’idiot fléchira pour faire place à l’étendard et à la bataille
Tu lâcheras la bride à la démesure
et n’étouffera point le hennissement de ta monture
Elle porte en sa croupe un combattant…

 


Taoufik Ben Brik

 

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 04:17

Washington face à la colère du peuple tunisien. (THIERRY MEYSSAN)

 

Alors que les médias occidentaux célèbrent la « Jasmine Revolution », Thierry Meyssan dévoile le plan US pour tenter de stopper la colère du peuple tunisien et conserver cette discrète base arrière de la CIA et de l’OTAN. Selon lui, le phénomène insurrectionnel n’est pas fini et la vraie Révolution, tant redoutée par les Occidentaux, pourrait rapidement commencer.

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Le général William Ward —ancien responsable de la répression dans les Territoires palestiniens devenu commandant de l’Africom— lors d’une cérémonie en mai 2010. L’armée tunisienne a été réduite au minimum, mais le pays sert de base arrière aux opérations « anti-terroristes » régionales et dispose de ports indispensables au contrôle de la Méditerranée par l’OTAN.

Les grandes puissances n’aiment pas les bouleversements politiques qui leur échappent et contrecarrent leurs plans. Les événements qui ont fait vibrer la Tunisie depuis un mois n’échappent pas à cette règle, bien au contraire.

Il est donc pour le moins surprenant que les grands médias internationaux, suppôts indéfectibles du système de domination mondiale, s’enthousiasment soudainement pour la « Révolution du jasmin » et multiplient les enquêtes et reportages sur la fortune des Ben Ali qu’ils ignoraient jusque là malgré leur luxe tapageur. C’est que les Occidentaux courent après une situation qui leur a glissé des mains et qu’ils voudraient récupérer en la décrivant selon leurs souhaits.

Avant toute chose, il convient de rappeler que le régime de Ben Ali était soutenu par les Etats-Unis et Israël, la France et l’Italie.

Considéré par Washington comme un Etat d’importance mineure, la Tunisie était utilisée au plan sécuritaire, plus qu’économique. En 1987, un coup d’Etat soft est organisé pour déposer le président Habib Bourguiba au profit de son ministre de l’Intérieur, Zine el-Abidine Ben Ali. Celui-ci est un agent de la CIA formé à la Senior Intelligence School de Fort Holabird. Selon certains éléments récents, l’Italie et l’Algérie auraient été associés à cette prise de pouvoir [1].

Dès son arrivée au Palais de la République, il met en place une Commission militaire jointe avec le Pentagone. Elle se réunit annuellement, en mai. Ben Ali, qui se méfie de l’armée, la maintient dans un rôle marginal et la sous-équipe, à l’exception du Groupe des Forces spéciales qui s’entraîne avec les militaires US et participe au dispositif « anti-terroriste » régional. Les ports de Bizerte, Sfax, Sousse et Tunis sont ouverts aux navires de l’OTAN et, en 2004, la Tunisie s’insère dans le « Dialogue méditerranéen » de l’Alliance.

Washington n’attendant rien de spécial de ce pays au plan économique, il laisse donc les Ben Ali mettre la Tunisie en coupe réglée. Toute entreprise qui se développe est priée de céder 50 % de son capital et les dividendes qui vont avec. Cependant, les choses virent au vinaigre en 2009, lorsque la famille régnante, passée de la gourmandise à la cupidité, entend soumettre aussi les entrepreneurs états-uniens à son racket.

De son côté, le département d’Etat anticipe sur l’inévitable disparition du président. Le dictateur a soigneusement éliminé ses rivaux et ne dispose pas de successeur. Il faut donc imaginer une relève s’il vient à mourir. Une soixantaine de personnalités susceptibles de jouer un rôle politique ultérieur est recrutée. Chacune reçoit une formation de trois mois à Fort Bragg, puis un salaire mensuel [2]. Le temps passe…

Bien que le président Ben Ali poursuive la rhétorique anti-sioniste en vigueur dans le monde musulman, la Tunisie offre diverses facilités à la colonie juive de Palestine. Les Israéliens d’ascendance tunisienne sont autorisés à voyager et à commercer dans le pays. Ariel Sharon est même invité à Tunis.

La révolte

L’immolation par le feu d’un vendeur ambulant, Mohamed el-Bouzazi, le 17 décembre 2010, après que sa charrette et ses produits aient été saisis par la police, donne le signal des premières émeutes. Les habitants de Sidi Bouzid se reconnaissent dans ce drame personnel et se soulèvent. Les affrontements s’étendent à plusieurs régions, puis à la capitale. Le syndicat UGTT et un collectif d’avocats manifestent scellant sans en avoir conscience l’alliance entre classes populaire et bourgeoisie autour d’une organisation structurée.

Le 28 décembre, le président Ben Ali tente de reprendre les choses en main. Il se rend au chevet du jeune Mohamed el-Bouazizi et s’adresse le soir à la Nation. Mais son discours télévisé exprime son aveuglement. Il dénonce les manifestants comme des extrémistes et des agitateurs stipendiés et annonce une répression féroce. Loin de calmer le jeu, son intervention transforme la révolte populaire en insurrection. Le peuple tunisien ne conteste plus simplement l’injustice sociale, mais le pouvoir politique.

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Le producteur Tarak Ben Ammar, propriétaire de Nessma TV et associé de Silvio Berlusconi. Il est l’oncle de Yasmina Torjman, épouse du ministre français de l’Industrie, Eric Besson.

A Washington, on constate que « notre agent Ben Ali » ne maitrise plus rien. Le Conseil de sécurité nationale Jeffrey Feltman [3] et Colin Kahl [4] s’accordent à considérer que le moment est venu de lâcher ce dictateur usé et d’organiser sa succession avant que l’insurrection ne se transforme en authentique révolution, c’est-à-dire en contestation du système.

Il est décidé de mobiliser des médias, en Tunisie et dans le monde, pour circonscrire l’insurrection. On focalisera l’attention des Tunisiens sur les questions sociales, la corruption des Ben Ali, et la censure de la presse. Tout, pourvu qu’on ne débatte pas des raisons qui ont conduit Washington à installer le dictateur, 23 ans plus tôt, et à le protéger tandis qu’il s’accaparait l’économie nationale.

Le 30 décembre, la chaîne privée Nessma TV défie le régime en diffusant des reportages sur les émeutes et en organisant un débat sur la nécessaire transition démocratique. Nessma TV appartient au groupe italo-tunisien de Tarak Ben Ammar et Silvio Berlusconi. Le message est parfaitement compris par les indécis : le régime est fissuré.

Simultanément, des experts Etats-uniens (mais aussi Serbes et Allemands) sont envoyés en Tunisie pour canaliser l’insurrection. Ce sont eux qui, surfant sur les émotions collectives, tentent d’imposer des slogans dans les manifestations. Selon la technique des prétendues « révolutions » colorées, élaborée par l’Albert Einstein Institution de Gene Sharp [5], ils focalisent l’attention sur le dictateur pour éviter tout débat sur l’avenir politique du pays. C’est le mot d’ordre « Ben Ali dégage ! » [6].

 
 

 

 

 

 

 

L’insurrection

Les Tunisiens continuent spontanément à braver le régime, à descendre en masse dans les rues, et à brûler commissariats de police et magasins appartenant aux Ben Ali. Avec courage, certains d’entre eux payent le prix du sang. Pathétique, le dictateur dépassé se crispe sans comprendre.

Le 13 janvier, il ordonne à l’armée de tirer sur la foule, mais le chef d’état-major de l’armée de terre s’y refuse. Le général Rachid Ammar, qui a été contacté par le commandant de l’Africom, le général William Ward, annonce lui-même au président que Washington lui ordonne de fuir.

En France, le gouvernement Sarkozy n’a pas été prévenu de la décision états-unienne et n’a pas analysé les divers retournements de veste. La ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, se propose de sauver le dictateur en lui dépêchant des conseillers en maintien de l’ordre et du matériel pour qu’il se maintienne au pouvoir par des procédés plus propres [7]. Un avion cargo est affrété le vendredi 14. Lorsque les formalités de dédouanement sont finies à Paris, il est trop tard : Ben Ali n’a plus besoin d’aide, il a déjà pris la fuite.

Ses amis d’hier, à Washington et Tel-Aviv, Paris et Rome, lui refusent l’asile. Il échoue à Riyad. Il aurait emporté avec lui 1,5 tonne d’or volée au Trésor public, ce que démentent les autorités encore en place.

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Marketing : le logo de la « Jasmine Revolution » apparaît au moment exact de la fuite de Ben Ali. Au centre, on reconnaît le poing levé, symbole ex-communiste utilisé dans toutes les « révolutions » colorées depuis Otpor en Serbie. Vu de Washington, l’important est d’affirmer que les événements sont finis et qu’ils s’inscrivent dans une dynamique internationale libérale. Aussi, le titre est-il inscrit en anglais et le drapeau tunisien est-il réduit à une simple fioriture sur la lettre R.
Du jasmin pour calmer les Tunisiens

Les conseillers en communication stratégique US tentent alors de siffler la fin de la partie, tandis que le Premier ministre sortant compose un gouvernement de continuité. C’est là que les agences de presse lancent l’appellation « Jasmine Revolution » (en anglais s’il vous plaît). Les Tunisiens assurent-elles viennent de réaliser leur « révolution colorée ». Un gouvernement d’union nationale est constitué. Tout est bien qui finit bien.

L’expression « Jasmine Revolution » laisse un goût amer aux Tunisiens les plus âgés : c’est celle que la CIA avait déjà utilisée pour communiquer lors du coup d’Etat de 1987 qui plaça Ben Ali au pouvoir.

La presse occidentale —désormais mieux contrôlée par l’Empire que la presse tunisienne— découvre la fortune mal acquise des Ben Ali quelle ignorait jusque là. On oublie le satisfecit accordé par le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn aux gestionnaires du pays quelques mois après les émeutes de la faim [8]. Et on oublie le dernier rapport de Transparency International qui affirmait que la Tunisie était moins corrompue que des Etats de l’Union européenne comme l’Italie, la Roumanie et la Grèce [9].

Les miliciens du régime, qui avaient semé la terreur parmi les civils durant les émeutes les obligeant à s’organiser en comités d’auto-défense, disparaissent dans la nuit.

Les Tunisiens que l’on pense dépolitisés et manipulables après des années de dictature s’avèrent fort matures. Ils constatent que le gouvernement de Mohammed Ghannouchi, c’est « du benalisme sans Ben Ali ». Malgré quelques ravalements de façade, les caciques du parti unique (RCD) conservent les ministères régaliens. Les syndicalistes de l’UGTT, refusent de s’associer à la manip états-unienne et démissionnent des postes qu’on leur a attribués.

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Ahmed Néjib Chebbi, un opposant « Made in USA ».

Outre les inamovibles membres du RCD, il reste des gadgets médiatiques et des agents de la CIA. Par la grâce du producteur Tarak Ben Amar (le patron de Nessma TV), la réalisatrice Moufida Tlati devient ministre de la Culture. Moins show-bizz, plus significatif, Ahmed Néjib Chebbi, un pion de la National Endowment for Democracy, devient ministre du Développement régional. Ou encore, l’obscur Slim Amanou, un bloggeur rompu aux méthodes de l’Albert Einstein Institute, devient secrétaire d’Etat à la Jeunesse et des Sports au nom du fantomatique Parti pirate relié à l’auto-proclamé groupe Anonymous.

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Le vrai siège du pouvoir n’est plus au Palais de la République, mais à l’ambassade des Etats-Unis. C’est ici que l’on a composé le gouvernement Ghannouchi. Située hors de Tunis, dans un vaste campus barricadé, l’ambassade est un gigantesque blockhaus hautement sécurisé qui abrite les postes centraux de la CIA et du MEPI pour l’Afrique du Nord et une partie du Levant.

Bien entendu, l’ambassade des Etats-Unis n’a pas sollicité le Parti communiste pour faire partie de ce soi-disant « gouvernement d’union nationale ».

A l’inverse, on prépare le retour de Londres, où il avait obtenu l’asile politique, du leader historique du Parti de la Renaissance (Ennahda), Rached Ghannouchi. Islamiste ex-salafiste, il prêche la compatibilité de l’islam et de la démocratie et prépare depuis longtemps un rapprochement avec le Parti démocrate progressiste de son ami Ahmed Néjib Chebbi, un social-démocrate ex-marxiste. Dans le cas d’un échec du « gouvernement d’union nationale », ce tandem pro-US pourrait fournir une illusion de rechange.

Une nouvelle fois, les Tunisiens se soulèvent, élargissant eux-mêmes le mot d’ordre qu’on leur avait soufflé : « RCD dégage ! ». Dans les communes et les entreprises, ils chassent eux-mêmes les collaborateurs du régime déchu.

Vers la Révolution ?

Contrairement à ce qui a été dit par la presse occidentale, l’insurrection n’est pas encore terminée et la Révolution n’a pas encore commencé. Force est de constater que Washington n’a rien canalisé du tout, hormis les journalistes occidentaux. Plus encore aujourd’hui que fin décembre, la situation est hors de contrôle.

 

 

 

 

SOURCE DE L'article: Le réseau Voltaire.

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 22:33

 

 game-over                                                   tunisia mwp

 Le gouvernement de transition refuse de démissionner malgré la volonté du peuple:

 

Depuis hier 23 janvier, les manifestants venus du sud et nord-ouest à Tunis après une traversée à pieds et puis, en train pour certains et pour d’autres, en voiture, camper devant le palais du gouvernement pour demander la démission du gouvernement et dénoncer la tentative de confiscation de leur révolution obtenue par le sang. Depuis hier, malgré les bombes lacrymogènes, ils refusent de quitter la place avant que le gouvernement ne tombe.

 

Personnellement, je ne comprends pourquoi ce gouvernement s'entête à ne pas écouter la voix du peuple. Les centaines de milliers de manifestants sortis tous les jours, depuis le 17 décembre, dans toutes les villes ne suffisent-elles pas pour convaincre que le peuple a décidé d’aller jusqu’au bout de ses droits ? Pourquoi essaye t- on de lui faire peur invoquant l’argument du vide ? Pourquoi ce gouvernement revient-il au langage de bois habituel qui dit que des « groupes veulent créer le vide dans le pays »? Si toute la foule qui envahit le pays n’est que des groupes qui est, donc, le peuple? Et puis, de quel vide parle t- on? La Tunisie regorge de compétences de haut niveau capables de tenir le pouvoir jusqu'aux élections. Et pourquoi dans ce gouvernement tient on tant aux ministres du RCD qui étaient les agents du dictateur ? Et pourquoi les partis de l’opposition ne bénéficient que de portefeuilles seulement sur 14 ? Et pourquoi les partis à tendance nationalistes et unionistes sont-ils écartés ? Et puis après, même les islamistes ont droit à une place. Comment parler de démocratie dans l’exclusion ? Mais, pourquoi ce cramponnement des ministres au pouvoir? Est-ce l'aimant du titre après tant de privations ? Ou est-ce qu'il y une force étrangère quelconque qui les impose et leur impose de tenir tête au peuple et sa volonté?

 

Mais qui a des intérêts dans la politique tunisienne ? Nous savons tous que certains pays ont tout intérêt à ne pas lâcher les brides de leurs intérêts dans ce pays qui aspire à la liberté après deux dictature qui ont duré plus de 50 ans. Mais qui? Ce sont, à mon avis, les mêmes forces qui ont soutenu Ben Ali, leur ami, et lui ont offert tous les moyens et droits de mater le peuple au nom du combat de l’islamisme et du terrorisme d’Al Qaida. Ces mêmes forces qui ont abandonné le peuple aux balles du dictateur qui leur faisait croire que les manifestants étaient des terroristes. Ces mêmes forces qui entendent retracer la carte géographique du moyen orient en vue de permettre aux sionistes de demeurer la plus grande force au moyen orient ! Les mêmes forces qui sont venues en Irak (arabes ou étrangers) pour détruire toutes les assises du présent et du passé de ce pays devenu une menace pour le néo- impérialisme et pour le sionisme de par son idéologie et sa force militaire. Ces mêmes forces qui reprennent la même chanson des armes nucléaires en Iran comme ils l’ont fait en Irak. Ces mêmes forces qui en s’infiltrant dans la politique libanaise le privent de stabilité depuis 1975. Ces mêmes forces qui font de l’islam une religion terroriste pour faire échouer tout mouvement de résistance à l’occupation, à la colonisation et à l’ingérence dans les affaires intérieures des peuples et toute souffle de démocratie car la nôtre ne sert pas leur agenda.

 

Le peuple tunisien a tranché. Il est déterminé à préserver sa révolution de toute tentative de faire avorter ses sacrifices pour réussir sa révolution pacifique. Il est déterminé à ne céder qu’à sa volonté : ni celle qui lui parle encore sur un ton paternaliste infériorisant ni celle qui sent l’odeur de l’extérieur menaçant.

Le peuple tunisien a souffert. Qu'on laisse laisse ses poumons respirer de l'air.

Basta! Arretez ! Stop! Yakfi dictature! Yakfi* Ingérence ! Obéissez à la volonté du peuple, vous, les héritiers du dictateur, vous les amis du dictateur !

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"Si le peuple, un jour, choisit la vie

 Assurément le destin s'y plie." Abou Kacem Chabbi.

 

SAMIA LAMINE ( Mardi, 23 janvier 2011)

 

* YAKFI: transcription latine du mot arabe qui signifie "Stop"

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 20:25

 

La révolution tunisienne... Quand la volonté guide le peuple.

 

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Jusqu'aux dernières heures avant 20 heures, le peuple tunisien n'a pas arrêté de manifester pacifiquement dans les rues. Pourquoi se demande t-on? Ben Ali est parti, dirait-on et un nouveau gouvernement a été formé en début de semaines avec quelques ministres de l'opposition (3 portefeuilles).

 

En fait, si Ben Ali n'est plus là, les bras qui l'avaient servi sont encore au pouvoir. Comment faire confiance aux agents de la dictature? Quand bien même ils auraient démissionné du RCD, leur mentalité demeurera. Les esprits et les bras de ceux qui ont limogé l'éclosion du peuple tunisien pendant des décennies doivent disparaitre expliquent les jeunes. Et certains autres ajoutent qu'ils ne peuvent pas leur faire confiance eux qui étaient à l'origine de l'immolation de Bouazizi et de tant de jeunes qui se sont jetés dans l'inconnu des mers pour chercher une éventuelle issue à leur destin dans les pays au nord de la méditerrannée. Et d'autres encore accusent les anciens du régime déchu d'être tous des voleurs d'argent, d'esprit et de vie.

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Que veulent, en fait les tunisiens? Les jeunes qui ont fait la marche révolutionnaire depuis plus d'un mois, et continuent, et les moins jeunes qui ont préparé la révolution par leur combat, leurs luttes contre deux grandes dictatures de 1956 à 2010 et par leurs sacrifices ( emprisonnement, exil, censure de tout ce qui peut donner de l'oxygène aux esprits, marginalisation d'au moins deux générations de jeunes dans le pays retranchées à toute vie civile etc...), tous  veulent tout changer et veulent pour la Tunisie un nouveau visage. Car pendant leur souffrance, endurance et asphyxie, d'autres parmi les destouriens jouissaient de tous les privilèges :  les fonctions, les promotions, les richesses, le pouvoir.  Tous les avantages et tous les profits revenaient aux membres du RCD: du chef de parti au plus simple indic et mouchard. Tous servaient leurs intérêts et le régime de Ben Ali.

                           

Donc, on comprend qu'ils aspirent à la rupture totale avec l'ancien régime et ses symboles ( le gouvernement, le parti et toutes ses structures, et le parlement).En échange, ils appellent à la démission du gouvernement actuel et à la création d'un conseil qui comprendra des personnalités compétentes et intègres parmi les personnalités politiques ou indépendantes. Ce conseil sera chargé de nommer le gouvernement d'union nationale, de préparer la nouvelle constitution, de gérer le pays auprès du gouvernemnt et de préparer les éléctions. Et le prétexte du vide que causerait le départ de millier de destouriens car la Tunisie, je le répète, abonde d'énergies cométentes. Quant à la deuxième inquiétude qu'on veut nous faire craindre, c'est la prise du pouvoir par les islamistes. Moi, je pense qu'un tel risque est minime. Tout au plus, les islamistes participeraient au gouvernement et seraient actifs comme les autres partis tunisiens.

 

Aujourd'hui, les manifestations envhissent encore le pays. La révolution encadrée par l'UGTT va vers l'avant avec des pas sûrs et clairvoyants et malgré tout ce qui a été fait pendant les deux décennies Ben Ali pour marginaliser les jeunes... Et malgré tous les complots internes et externes pour dépouiller les jeunes de leur identité, les flammes qui ont brûlé Bouazizi ont fait l'effet de secousse de la volonté de se soulever. Une volonté qui était inhibée par la peur jaillit pour nous rappeler tous que les tunisiens sont les descendants de Farhat Hached qui a sacrifié sa vie pour l'indépendance et d'Abou kacem Chebbi qui a dit :

" Et si, un jour, le peuple choisit la vie

  Assurément le destin s'y plie."

Que ceux qui veulent faire avorter la révolution tunisienne, se plient, eux aussi à la volonté du peuple et le laissent décider de sa vie.

 

Aujourd'hui, la révolution de la dignité  se poursuit. Rien ne dissuadera la volonté du peuple de marcher vers sa liberté. Une liberté qui se paie par le sang des enfants. Et je pense que les peuples arabes devraient tirer la leçon: la liberté ne s'offre pas par les forces étrangères qui ne pensent qu'à leur agenda comme en Irak... mais s'arrache par la volonté du peuple.

SAMIA LAMINE (21 janvier 2010.)

 

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Farhat Hached.                                       Abou Kacem Chabbi

 

 

 

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                                                    Union générale des travailleurs tunisiens

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 00:27

 

 

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Le nouveau gouvernement tunisien : une matraque en velours.

 

 

 

Le terme révolution désigne une évolution des opinions, des courants de pensée, des sciences; découvertes, inventions entraînant un bouleversement, une transformation profonde de l'ordre social, moral, économique, dans un temps relativement court.

 

Ceci dit, et étant donné que le nouveau gouvernement comprend une grande majorité de noms appartenant au parti au pouvoir du temps de Ben Ali RCD (nouveau ou reconduit), on  peut en déduire que si Ghannouchi qui, aujourd’hui seulement a téléphoné à Ben Ali en Arabie Saoudite pour le tenir au courant des nouveautés ( ?), a réussi le coup de retournement de la situation à l’avantage de l’oligarchie qui entourait Ben ALI durant l’exercice de son pouvoir. Tel que composé ; ce gouvernement n’apportera rien de nouveau au pays. Peut-être un nouveau souffle mais pas un grand changement ni de transformation profonde.

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Si tous les sacrifices faits si tout le sang qui a coulé donne 3 porte-feuilles, c’est que le RCD va réussir son mouvement de contre révolution. Et ce mouvement n’est pas seulement intérieur mais aussi, extérieur. Ainsi,le colonel Gaddafi a adressé un discours à l'intention des tunisiens leur reprochant ce qu'ils avaient fait à son ami et regrettant qu'ils ne l'aient pas supporter jusqu'à la fin de ses jours!!! Et n'oublions certains pays occidentaux et autres dont Ben Ali est un grand ami chargé de combattre le présumé terrorisme d'Al Qaida. Ces forces étrangères ou arabes ont tout intérêt à faire avorter cette révolution et excercent, donc, des pressions ou tout simplement essayent de jouer des cartes avec leurs amis de l'opposition ou du RCD.

 

Et l’essentiel à retenir dans tout cela, c’est que les tunisiens doivent tout faire pour réussir à récolter les fruits de leurs sacrifices car en fait, le mouvement révolutionnaire n’avait pas pour objectif la seule chute de Ben Ali mais aussi de tout le système qu’il avait engendré et les visages qui l’avaient servi de près ou de loin; Tout le RCD était impliqué dans la dictature. Et le moins qu’on puisse reprocher à ses partisans, c’est d’avoir soit abusé de leur pouvoir soit tiré profit de leur appartenance soit servi de simple pion. De plus, si la majorité des adhérents au parti de Ben Ali déclarent avoir été forcé à adhérer, ce sont surement ses agents qui ont exercé ce pouvoir d’intimidation. Par conséquent, tous les destouriens (RCD) sont impliqués dans la corruption politique du bas de l’échelle à au plus haut.Donc, l’argument des mains propres sans sang n’est point convaincant. Aussi, jouer sur le sentiment patriotique des tunisiens en leur rappelant que l’intérêt de la patrie prime dans la situation actuelle n’est que prétexte pour sauver la face du RCD qui fait tout pour s'implanter.

 

Le peuple tunisien a souffert pendant deux décennies. Il a souffert en donnant 75 martyrs et près de 100 blessés en un mois par la faute des tireurs de l’intérieur que le ministre dans le nouveau gouvernement, monsieur Fria a innocenté hier dans son élocution adressée aux tunisiens.    Il serait dommage que soit donnée l’occasion à l’autre parti d’anéantir la révolution, d’en profiter et de rejaillir avec la  matraque en velours.

 

La lutte doit continuer, donc,  jusqu’à la dissolution de ce parti. Depuis hier, 17 janvier, des forces populaires et beaucoup d’intellectuels manifestent déjà et agissent dans ce sens. La première étape est gagnée mais la marche est encore longue. Oui, "Ben Ali... c'est fini" mais pour une "Tunisie libre libre... RCD doit dégager". Tels étaient les slogans décriés par les jeunes.

 

Quand la matraque disparaitra, on aura à nous couvrir de velours. Mais pour le moment, il reste encore à faire.

 

SAMIA LAMINE. (18 janvier 2010)

 

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 00:06

 

 

 

 

LA COMPOSITION DU NOUVEAU GOUVERNEMENT :

 

 

- M. Mohamed Ghannouchi (reconduit): Premier ministre

- M. Lazhar Karoui Chebbi (nouveau): ministre de la Justice

- M. Ridha Grira (reconduit): ministre de la Défense nationale

- M. Kamel Morjane (reconduit): ministre des Affaires étrangères

- M. Ahmed Friaa (reconduit): ministre de l'Intérieur

- M. Larbi Mizouri (nouveau): ministre des Affaires religieuses

- M. Ahmed Néjib Chebbi (opposition/nouveau): ministre du Développement régional et local

- M. Ahmed Ibrahim (opposition/nouveau): ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique

- M. Mustapha Ben Jaafar (opposition/nouveau): ministre de la Santé publique

- M. Mohamed Jegham (nouveau): ministre du Commerce et du Tourisme

- M. Taieb Baccouche (nouveau): ministre de l'Education

- M. Moncer Rouissi (nouveau): ministre des Affaires sociales

- M. Habib M'barek (nouveau): ministre de l'Agriculture et de l'Environnement

- M. Mohamed Nouri Jouini (reconduit): ministre de la Planification et de la Coopération internationale

- M. Mohamed Afif Chelbi (reconduit): ministre de l'Industrie et de la Technologie

- M. Zouheir M'dhaffer (reconduit): ministre auprès du Premier ministre, chargé du Développement administratif

- M. Ridha Chalghoum (reconduit): ministre des Finances

- Mme Moufida Tlatli (nouvelle): ministre de la Culture

- Mme Lilia Labidi (nouvelle): ministre des Affaires de la femme

- M. Slaheddine Malouche (reconduit): ministre du Transport et de l'Equipement

- M. Houssine Dimassi (nouveau): ministre de la Formation et de l'Emploi

- M. Mohamed Aloulou (nouveau): ministre de la Jeunesse et des Sports

- M. Abdeljelil Bédoui (nouveau): ministre auprès du Premier ministre

- M. Abdelhakim Bouraoui (reconduit): Secrétaire général du gouvernement

Les secrétaires d'Etat :

- M. Ahmed Ounaies (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères

- M. Radhouane Nouisser (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères

- M. Néjib Karafi (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre du Développement régional et local

- Mme Fawzia Charfi (nouvelle): secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Enseignement supérieur

- Mme Rifaat Chaabouni (nouvelle: secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, chargée de la recherche scientifique

- M. Lamine Moulahi (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Santé publique

- M. Abdelhamid Triki (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Planification et de la Coopération internationale

- M. Abdelaziz Rassaa (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Industrie et de la Technologie, chargé de l'Energie

- M. Sami Zaoui (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Industrie et de la Technologie, chargé des technologies de la Communication

- M. Moncef Bouden (reconduit): secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances, chargé de la Fiscalité

- M. Ahmed Adhoum: secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances, chargé des Domaines de l'Etat

- M. Slim Chaker (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce et du Tourisme, chargé du Tourisme

- M. Anouar Ben Gueddour (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre du Transport et de l'Equipement

- M. Salem Hamdi (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Agriculture et de l'Environnement

- M. Slim Amamou (nouveau): secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports

D'autre part, M. Mustapha Kamel Nabli (nouveau) a été nommé gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie.

 

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 07:02

 

tunisia mwp

 

Aujourd'hui, Dimanche 16 Janvier, c'est la deuxième nuit après la chute du dictateur Ben Ali. La deuxième nuit a été plus calme que la précédente.

En effet, la première nuit a vu des mouvements de violence, étrangers aux tunisiens, s'accomplir par la milice du président déchu. Il avait surement donné l'ordre, avnt de fuir, qu'on brûle le pays .  Ces pilleurs saccageurs étaient comme les a décrits Ben Ali dans le discours du sept janvier où il a essayé de justifier les tirs de la police qui avaient entrainé la morts de plus de 60 martyrs. Il avait, donc,  dit en parlant de manifestants qu'ils étaient des bandes de terroristes cagoulés.

Et en efffet, des bandes de voyous cagoulés se sont déchainés dans les rues pour brûler, piller, casser, voler tout: boutiques, pharmacies, maisons, même les hopitaux n'ont pas été épargnés et j'ai vu de mes propres yeux la fumée en provenance de l'hôpital Hached à Sousse et du Magasin général "Nejma" couvrir le ciel. De même à Sousse, toutes les boutiques dans l'avenue ,au centre la ville, ont été complètement vidées et les marchandises transportées dans des camions.                                                                                                                                         

A la Marsa, des jeunes étrangement habillés de l'uniforme des forces de l'ordre circulaient dans des voitures de location tiraient le feu sur tout ce qui bougeait sur leur chemin.

Des prisons ont vu leur portes ouvertes dans plusieurs villes (Monastir, Kairouan, Sfax etc...). Elles ont été brulés et les prisonniers ont pris la fuite , pour s'adonner aux actions de pillage et de vandalisme.                                                                             

Et en conséquence, un manque de vivres se fait sentir. Même les kiosques d'essence se sont vidés car dans le climat de peur les tunisiens se sont précipités pour s'approvisionner afin de prévenir d'éventuels jours mauvais.

En revanche, suite à ce mouvement violent  qui sont les traces des derniers soupirs du  pouvoir agonisant, la population vigilante a vite demandé que la force armée entre en jeu pour protéger le peuple et les institutions du pays. Aussi, dans chaque quartier, on a constitué des comités populaires pour prévenir des éventuelles attaques. Ces mesures ont été fructueuses et la nuit du samedi a connu un calme relatif. De plus, plusieurs groupes de pilleurs ont été arrêtés par l'armée soit alors qu'ils étaient en action douteuse soit en état de fuite vers les frontières tuniso-libyennes: un premier triomphe contre ces actions d'anti-révolution et des premiers pas vers la sécurité.

Le Néron tunisien avait, donc, décidé de brûler "La Tunisie verte" avant de partir. Il est parti en laissant ses tentacules ici dans un gouvernement, un parti (RCD) et une milice pour contre balancer tous les sacrifices du peuple révolté. Jusque là, la révolution a réussi son coup mais la lutte doit se poursuivre pour limoger toute tentative de mettre les bâtons dans la roue devant la victoire définitive. Le peuple doit ,donc, continuer à être prévenant pour réinstaurer le climat de sécurité dans lequel doit continuer le combat politique qui doit nous mener vers une nouvelle constitution avant les éléctions.

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 10:28

tunisia mwp

 

 

Voici le texte intégral de l'allocution:

"Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux Cher peuple tunisien,

Je m'adresse à vous, aujourd'hui, tous les tunisiens en Tunisie et à l'étranger. Je m'adresse à vous dans la langue de tous les tunisiens et tunisiennes. Je m'adresse à vous parce que la situation impose un changement profond, un changement profond et intégral.

Je vous ai compris. Je vous ai tous compris: le chômeur, le nécessiteux, le politicien et tous ceux qui revendiquent plus de libertés. Je vous ai compris, je vous ai bien compris tous. Seulement, les événements qui se produisent, aujourd'hui, dans notre pays ne nous ressemblent pas. La destruction ne fait pas partie des coutumes du tunisien, le tunisien civilisé, le tunisien tolérant.

La violence ne nous ressemble pas et ne fait pas partie de nos mœurs. L'escalade doit cesser. Elle doit s'arrêter grâce à la conjugaison des efforts de tous, partis politiques, organisations nationales, société civile, intellectuels et simples citoyens. La main dans la main, au service de notre pays. La main dans la main, pour assurer la sécurité de nos enfants.

Le changement que je vais annoncer maintenant est une acceptation de vos revendications légitimes à laquelle nous avons réagi. Nous avons ressenti une douleur pour les événements survenus, une profonde douleur.

Ma tristesse et ma douleur sont grandes. J'ai passé plus de 50 ans de ma vie au service de la Tunisie, dans les différentes positions: de l'armée nationale aux différents postes de responsabilité et 23 ans à la magistrature suprême. Chaque jour de ma vie a été et demeurera au service du pays et j'ai consenti des sacrifices que je ne veux pas les énumérer. Je n'ai jamais accepté un jour et je n'accepterai jamais l'effusion d'une seule goutte de sang des tunisiens.

Nous avons éprouvé une grande douleur pour les victimes de ces événements et pour les dégâts subis par des personnes, et je refuse qu'il y aura d'autres victimes en raison de la poursuite de la violence et du pillage.

Nos enfants sont aujourd'hui confinés à la maison et ne sont pas à l'école. Ceci est tout à fait immoral et inadmissible, parce qu'on a peur pour leur sécurité des actes de violence perpétrés par des groupuscules qui n'hésitent pas à piller et à agresser les personnes.

Il s'agit bel et bien d'un crime et non d'un acte de revendication. Cela est immoral.

Les citoyens doivent leur faire face et nous avons donné les directives en ce sens. Nous comptons sur la coopération de tous, afin que nous puissions discerner entre ces bandes et groupuscules de délinquants qui exploitent ces circonstances et les manifestations pacifiques légitimes que nous acceptons.

Ma tristesse est grande, très grande, et profonde, très profonde. Assez donc de violence ! Assez de violence!

J'ai aussi donné des directives au ministre de l'Intérieur et je les ai réitérées, et, aujourd'hui, je dis arrêtons le recours aux tirs à balles réelles. Les tirs à balles réelles ne sont pas acceptables et sont injustifiables, sauf, Dieu nous en préserve, si quelqu'un cherche à vous arracher votre arme, ou qu'il vous attaque par une arme à feu ou autre chose et qu'il vous oblige à vous défendre.

Je demande à la commission indépendante, je dis bien indépendante, qui va enquêter sur les incidents, les dépassements et les décès que nous regrettons, de déterminer les responsabilités de toutes les parties, toutes les parties sans exception, avec équité, intégrité et objectivité.

J'attend de tout Tunisien, qu'il me soutienne ou non, d'appuyer les efforts d'apaisement et de bannir la violence, les actes de destruction et de dégradation des biens. La réforme exige le calme, et les événements dont on a été témoin avaient pour point de départ la protestation contre une situation sociale, situation au sujet de laquelle nous avons consenti d'énormes efforts mais nous devons déployer de plus grands efforts afin de remédier aux carences.

Nous devons donner à nous tous la possibilité et le temps nécessaire pour pouvoir concrétiser l'ensemble des mesures importantes que nous avons prises.

En plus, j'ai chargé le gouvernement de procéder à une baisse des prix des produits et des services de base et d'augmenter le budget de compensation.

Quant aux revendications politiques, je vous avais dit que je vous ai compris, nous avons décidé:

* La pleine et entière liberté pour la presse, tous médias confondus. Libre accès aux sites Internet qui ne seront soumis à aucune forme de censure, tout en veillant au respect de la déontologie et des principes de la profession journalistique.

* Pour ce qui est de la commission dont j'avais annoncé la constitution, il y a deux jours, avec mission d'examiner les phénomènes de prévarication, de corruption et d'abus des responsables, elle sera indépendante, je dis bien indépendante, et nous veillerons à son impartialité et à son intégrité.

* A compter de ce jour, la liberté d'expression politique sera de mise, y compris la manifestation pacifique, la manifestation pacifique encadrée et organisée, la manifestation civilisée. Un parti ou une organisation qui voudrait organiser une manifestation pacifique aura la latitude de le faire pour peu qu'il en fasse la déclaration, en fixe l'heure et le lieu, l'encadre et collabore avec les parties responsables pour en préserver le caractère pacifique.

* Je voudrais dire que beaucoup de choses ne se sont pas passés comme je voulais qu'elles soient, s'agissant en particulier des domaines de la démocratie et des libertés. Certains m'ont parfois induit en erreur en me cachant les faits. Ceux-là, ils en rendront des comptes.

* C'est pourquoi je vous réaffirme, tout à fait clairement, que j'œuvrerai à renforcer la démocratie et à promouvoir le pluralisme. Oui, renforcer la démocratie et promouvoir le pluralisme.

* Je m'emploierai à protéger et à respecter la Constitution du pays. Je veux redire, ici, que, contrairement à ce que d'aucuns ont prétendu, je m'étais engagé, le 7 novembre, à ce qu'il n'y aurait plus de présidence à vie. Pas de présidence à vie. Je réitère donc mes remerciements à tous ceux qui m'avaient exhorté à me porter candidat en 2014, mais je me refuse à remettre en question la condition d'âge pour l'éligibilité à Présidence de République.

* Nous voulons atteindre l’année 2014 dans le cadre d’une concorde civile effective, dans un climat de dialogue national et avec la participation des partenaires nationaux à tous les niveaux.

* La Tunisie est notre pays à tous. La Tunisie que nous chérissons et que chérit son peuple, nous voulons la protéger.

* Que la volonté de son peuple demeure donc entre ses mains et entre les mains loyales qu’il choisira afin qu’elle continue son parcours qui avait commencé depuis l’indépendance et que nous avons poursuivi depuis 1987.

* Nous constituerons, à cet effet, une commission nationale qui sera présidée par une personnalité nationale indépendante et crédible auprès des partenaires politiques et sociaux pour se pencher sur l’amendement du Code électoral, du Code de la presse et de la loi sur les associations. La commission proposera un échéancier qui s’étalera jusqu’aux élections de 2014, y compris pour ce qui est de l’éventualité de dissocier les élections législatives de l’élection présidentielle.

* La Tunisie nous appartient à nous tous. Protégeons-la ensemble. Son avenir est entre nos mains. Garantissons-le ensemble. Chacun de nous est responsable, depuis la position qui est la sienne, du rétablissement de sa sécurité et de sa stabilité. Pansons ses plaies et engageons-la dans une étape nouvelle qui la rendrait encore plus apte à accéder à un avenir meilleur.

Vive la Tunisie. Vive son peuple. Vive la république."

 

 

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 11:11

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Ce poème écrit en 2008 est toujours d'actualité; On y trouve un témoignage sur une des causes de la révolte des jeunes tunisiens: l'absence de liberté.
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............................



               Quand le poignard s’enfonce dans la gorge pour l’égorger,

         Quand l’étau serre les poumons pour les étrangler,

     Quand le marteau martèle la tête pour la briser,

  Quand la hache s’acharne sur le corps pour le trancher,

  Quand les esses opprimées errent dans les poussières polluées,

      Quand le son saignant et asphyxié étouffe dans le gosier,

              La voix essoufflée du silence résonne … et tout se tait.

 

 

 

© 2008 Samia Lamine

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