Aujourd'hui, Dimanche 16 Janvier, c'est la deuxième nuit après la chute du dictateur Ben Ali. La deuxième nuit a été plus calme que la précédente.
En effet, la première nuit a vu des mouvements de violence, étrangers aux tunisiens, s'accomplir par la milice du président déchu. Il avait surement donné l'ordre, avnt de fuir, qu'on brûle le pays . Ces pilleurs saccageurs étaient comme les a décrits Ben Ali dans le discours du sept janvier où il a essayé de justifier les tirs de la police qui avaient entrainé la morts de plus de 60 martyrs. Il avait, donc, dit en parlant de manifestants qu'ils étaient des bandes de terroristes cagoulés.
Et en efffet, des bandes de voyous cagoulés se sont déchainés dans les rues pour brûler, piller, casser, voler tout: boutiques, pharmacies, maisons, même les hopitaux n'ont pas été épargnés et j'ai vu de mes propres yeux la fumée en provenance de l'hôpital Hached à Sousse et du Magasin général "Nejma" couvrir le ciel. De même à Sousse, toutes les boutiques dans l'avenue ,au centre la ville, ont été complètement vidées et les marchandises transportées dans des camions.
A la Marsa, des jeunes étrangement habillés de l'uniforme des forces de l'ordre circulaient dans des voitures de location tiraient le feu sur tout ce qui bougeait sur leur chemin.
Des prisons ont vu leur portes ouvertes dans plusieurs villes (Monastir, Kairouan, Sfax etc...). Elles ont été brulés et les prisonniers ont pris la fuite , pour s'adonner aux actions de pillage et de vandalisme.
Et en conséquence, un manque de vivres se fait sentir. Même les kiosques d'essence se sont vidés car dans le climat de peur les tunisiens se sont précipités pour s'approvisionner afin de prévenir d'éventuels jours mauvais.
En revanche, suite à ce mouvement violent qui sont les traces des derniers soupirs du pouvoir agonisant, la population vigilante a vite demandé que la force armée entre en jeu pour protéger le peuple et les institutions du pays. Aussi, dans chaque quartier, on a constitué des comités populaires pour prévenir des éventuelles attaques. Ces mesures ont été fructueuses et la nuit du samedi a connu un calme relatif. De plus, plusieurs groupes de pilleurs ont été arrêtés par l'armée soit alors qu'ils étaient en action douteuse soit en état de fuite vers les frontières tuniso-libyennes: un premier triomphe contre ces actions d'anti-révolution et des premiers pas vers la sécurité.
Le Néron tunisien avait, donc, décidé de brûler "La Tunisie verte" avant de partir. Il est parti en laissant ses tentacules ici dans un gouvernement, un parti (RCD) et une milice pour contre balancer tous les sacrifices du peuple révolté. Jusque là, la révolution a réussi son coup mais la lutte doit se poursuivre pour limoger toute tentative de mettre les bâtons dans la roue devant la victoire définitive. Le peuple doit ,donc, continuer à être prévenant pour réinstaurer le climat de sécurité dans lequel doit continuer le combat politique qui doit nous mener vers une nouvelle constitution avant les éléctions.