L'agence, qui emploie quelques 120 personnes, était considérée comme «une boîte de propagande» du régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali et de son entourage.
Elle était accusée de dépenser de grosses sommes d'argent pour soudoyer des médias étrangers et de distribuer les encarts publicitaires aux organes de presse tunisiens en fonction de leur degré d'allégeance à l'ancien régime.
Un membre du gouvernement de transition a fait état de la prochaine dissolution de cette agence. Il a été relayé par des informations de presse parues vendredi selon lesquelles cette mesure a fait l'objet d'une rencontre entre plusieurs ministres et de hauts responsables de la centrale syndicale UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens).
Vendredi, des dizaines de personnes se sont rassemblées pour tirer la sonnette d'alarme sur leur situation.
«L'emploi est une priorité», «Oui à la restructuration, non à la dissolution», «La dissolution signifie 120 familles sans sources de revenus», «Nos revendications sont légitimes», scandaient les manifestants devant un attroupement de passants.
«Pourquoi s'en prendre spécialement à l'ATCE qui, comme les autres médias, était aux ordres de Abdelawahab Abdallah (le conseiller de Ben Ali qui avait la main sur le secteur de la presse). Personne n'osait ouvrir la bouche de crainte de représailles», a plaidé le journaliste Houssam Ben Makhlouf.
Pour son collègue Oussama Boudhrioua, «l'objectif primordial est de préserver notre gagne-pain». «On n'a pas à assumer les erreurs des hommes politiques», a-t-il estimé.