Elle était là, partout devant lui immense, gonflée, comme la pente d’une montagne, brillant de sa couleur bleue,
profonde, toute proche, avec ses vagues hautes qui avançait vers lui.
« La mer ! La mer ! » pensait Daniel.... ( Celui qui n'avait jamais vu la mer.)
Celui qui n"avait jamais vu la mer. JMG. Le Clézio.
La structure de la nouvelle
Avant le départ (37 lignes)-
Le départ et la quête (373lignes)-
Après le récit du voyage. (37lignes)
Le récit progresse en fonction du désir du héros qui part en quête d’un lieu inconnu qui est l’objet de ses rêves et que la partie centrale (lieu de la réalisation du désir) est encadrée par le lieu où vivait Daniel dans l’inquiétude et où les élèves restent et continuent à vivre inquiets.
La vie au collège : Avant le voyage
La quête et la réalisation du rêve : La découverte de la mer (le manque est réparé) Le voyage
La vie au collège :Après le récit du voyage)
L 1 L 37 L 410 …l447
L 1 0 à 37 : Daniel élève, différent des autres au collège, manque de joie. (AVANT LE VOYAGE)
L 37 à 410 : LE RECIT du VOYAGE (373lignes)
- Réactions suite au départ de Daniel
-Départ en train
-En route à pieds vers la mer.
-Découverte de la mer. L 106à 409 :
1) Arrivée près de la mer (joie)
2) Au bord de la plage : La marée haute (Fuite) –
3) La marée basse : Découverte des secrets de la mer et plaisir de l’amitié-
4) La marée haute (Fuite)-
5) La marée basse : Découverte d’autres secrets et joie de la découverte.
6) La marée haute (Fuite) –
7) La marée basse: Paix de l’âme et bonheur.
L 410 à 447 : Le narrateur et les élèves inquiets, au collège, pensent à Daniel devenu objet de leur rêve.
L’étude de la structure de la nouvelle montre que le héros est Daniel puisqu’il a un programme à réaliser et que la découverte de la mer, qui constitue le rétablissement du manque, est en fait une découverte du monde et des secrets qu’il cache. En effet, Daniel se livre à l’exploration du monde marin quand la marée est basse, que tout est dénudé devant ses yeux et que plus rien n’est caché.
Par ailleurs, on remarque que cette quête, qui ne se fait pas sans difficultés (les fuites), permet à Daniel de connaître des joies, des plaisirs et un bonheur inconnus. Donc, on peut dire que la découverte du monde aboutit à la découverte de soi et de tout ce qui est BEAU en l’homme !
Aussi, on note que cette partie centrale dilatée (374 lignes) est située entre deux passages courts (37+37lignes) et un même lieu, au début et à la fin, où règne une atmosphère d’angoisse et d’inquiétude, à l’image du monde dans lequel nous vivons. Ceci permet de dire qu’à travers cette nouvelle, Le Clézio trace le chemin à suivre pour s’approprier un monde qui se réduit à RIEN si on ne tente pas de le découvrir : les élèves qui ne sont pas sortis du collège sont restés dans l’inquiétude mais « le pacte conclu sans le savoir avec Daniel », comme dit le narrateur à la fin, est la preuve que la quête de Daniel est leur destin et celui de tout homme.
Enfin, et comme dans la nouvelle le voyage de Daniel est présenté en tant que récit d’une quête, on peut en déduire que pour Le Clézio l’appropriation du monde se fait à travers l’expérience de l’écriture.
LAMINE SAMIA. (2007)
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