Tandis que le sang coule et que les blessés de l’acte terroriste peinent encore, tandis que la douleur et la colère font encore battre les cœurs et crient encore dans les rues révoltées, tandis que la peur pour l’avenir de l’économie fait vibrer les banques, les hôtels, les agences de voyages, les boutiques d’artisanat, et le cœur de tous ceux qui vivent du tourisme, tandis que le tunisien a l’œil sur le parlement et les nouvelles lois concernant la lutte contre le terrorisme et surtout attend la déclaration d’une stratégie précise, claire et efficace contre ce fléau qui secoue la région et imposé par ceux qui prêchent le culte de la mort… beaucoup de personnalités au pouvoir (Nida/Nahda) et des journalistes apparaissent sur les écrans pour s'attaquer à la grève des enseignants prévue à la rentrée ( les caisses sont vides, la nécessité de renforcer le secteur sécuritaire, le temps est la paix sociale, les temps sont à l’unité nationale et au patriotisme etc...)
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Les enseignants connus par leur grand patriotisme sont, certes, habitués à ce genre de campagne d'attaques à la veille de chaque grève mais qu’elle se déchaîne dans le contexte où le terrorisme attaque en plein Tunis et où les institutions de l’état (qui n’a pas retrouvé son prestige même après les élections 2014) ont été mises en danger de déstabilisation!!!
Est-ce une manifestation obsessionnelle d’une phobie, héritée depuis des décennies, de tout mouvement syndical des professeurs ? Ou est-ce une exploitation politique opportuniste du sang qui a coulé en vu de plier la volonté des enseignants et susciter la colère populaire contre eux au cas où ils maintiendraient leur grève appelant entre autre à une réforme totale de l'institution éducative?Ou est- ce une tentative de détourner l’attention des erreurs dans la gestion de l’attaque du Bardo au dépend de l’institution éducative sans laquelle la solution sécuritaire n’aura aucune efficacité dans le combat inauguré contre le terrorisme et l’obscurantisme des esprits que ne peut éclairer cet enseignant, le livre et la culture?
N'est- ce pas déjà un échec que ce gouvernement (Rouge+ bleu) qui depuis des mois installé est sans stratégie pour combattre la menace de l'intrus mortuaire couvé par les ennemis de la liberté en Tunisie de l'intérieur et de l'extérieur.
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Enfin, j'aimerais appeler les politiques de la Kasba, de Carthage et leurs compagnons de couleurs simples ou mélangées à impliquer les enseignants, les artistes et les médias libres dans leur terrain de combat culturel pour les lumières. Et à vous le combat armé contre l'obscurité et ceux qui la nourrissent!
Faute de cette vraie unité nationale opérationnelle, d'une réelle volonté politique et d'une stratégie à tracer en collaboration avec d'autres pays arabes touchés, la guerre contre le terrorisme est perdue d'avance!
"Éloigne ton obscurité de mon soleil !!!"
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Samia Lamine (19- 03- 2015)